Après les Ardéchois, et après Yoann, me voilà à l’assaut de la montagne pour « l’Étape du Tour ».
Samedi, je découvre une ambiance de folie dans le village de l’Étape du Tour : les derniers vélos Trek, des roues « haut de gamme » etc… De quoi booster ma superbe bécanne !
Dimanche matin, 19 juillet 2015, nous occupons tout Saint-Jean de Maurienne, nous sommes 1000 par sas de départ. Là encore, la bonne humeur est au rendez-vous. On se fait photographier, certains lancent des blagues…
Direction le premier col, Chaussy. J’effectue l’ascension plutôt bon train, en profitant de la « fraîcheur » (25 ° et déjà un grand soleil). Première descente ; premières sensations fortes. Je lâche les freins et passe plusieurs fois les 60 entre les épingles à cheveux. Que du bonheur !! La descente se corse et un accident nous oblige à mettre pieds à terre. Là encore l’humour revient. Nous faisons des bruits de vaches et de moutons en attendant de rechausser et repartir.
Après un plat salvateur de 30 kms, j’attaque LE Glandon. En bas, des spectateurs chantent « Si tu montes le Glandon, t’es un champion… si tu montes le Glandon, si tu montes le Glandon, si tu montes le Glandon, t’es un champion ». Pour nous, plus un sourire ni une blague ; 22,4 kms en enfer s’ouvrent à nous. Je cherche à aller trop vite et au 9ème km, je suis déjà à plus de 190 pulsations. Je me met sur le côté (comme beaucoup), première pause qui me permet de repartir de plus belle. Un peu plus loin, la chaleur est intenable. Mais qu’est ce que je fais là ???? Il me reste 2 cols, une montée et surtout là fin de celui-ci !! Je repose le pied dans un ruisseau pour faire redescendre la température et enfourche (de nouveau…) ma bête de course. 2 km avant le sommet, je met pied à terre. La douleur est trop intense. Toute la voie de gauche est occupée par des coureurs qui, comme moi, sont à bout. Sur le bas côté les gens nous acclament.

À 500m du col, je suis interpellée par 2 anciens (à prononcer avec un énorme accent de Perpignan) « Ah non madame, le Glandon, il se passe sur le vélo hein ! ». Me voilà remise en selle et lancée. Je mérite bien le maillot à poids blancs sur fond rouge (moins bon grimpeur) mais je n’en reviens pas, je l’ai fini ! Pause Beaufort bien méritée et me voilà à filer sur la Croix de Fer et descendre. En bas du 3ème col, la route se sépare en 2 « Saint-Jean de Maurienne » et « Saint-Jean de Maurienne par le col du Mollard ». Je vous laisse deviner le parcours. Persuadée d’être hors délais, je décide de ne pas me remettre dans le rouge et attaquer la montée moins rapidement pour pouvoir finir sur le vélo. Je suis HS et je dois m’arrêter tout les 2 km pour manger, je n’arrive plus à le faire en pédalant. Le mini col (juste 6 km !) passe plutôt bien. Dans la dernière descente, je me prend pour Sagan et m’amuse à doubler les motos de l’organisation. Je récupère pas mal de place perdues dans le Glandon.
En bas de la dernière ascension, re pause Beaufort et une très bonne nouvelle : je sais aussi peu lire l’heure que je sais monter un col. J’ai tout mon temps !
Je gère la montée comme celle du Mollard, une ambiance survoltée en plus. En tant que femme (nous étions 5% au départ) je suis applaudie comme le seront les pros vendredi. Les spectateurs dansent, chantent « Si tu montes à la Toussuire c’est pour finir, si tu montes, si tu montes, si tu montes à la Toussuire gardes le sourire ». Je suis aussi applaudie par 2 castors qui agitent des clochent de vache.
2 km avant la fin, nous retrouvons notre sourire ; certain s’arrêtent pour se reposer, se recoiffer. Pour ma part, je profite de ce plat (une montée à moins de 6% là bas… c’est du plat !) pour regarder le paysage. Flamme rouge : je hurle de joie !!! Je profite du dernier km comme jamais, autours de moi, c’est pareil. Certains se prennent en selfi, d’autres filment la foule…
Au final, j’aurai bouclé un peu plus de 4600 m de dénivelé positif, 4 cols, une montée vers une station en 9 h 42. Nous étions 15000 inscrits, 13500 au départ et un peu moins de 10000 à franchir la ligne (dont 52 W1). Quand je découvre ma place de 6933ème au scratch, j’oublie toutes mes douleurs !! J’ai appris beaucoup pendant cette journée et notamment la technique à adopter dans une course de montagne : Ne rien lâcher dans les montées, tout lâcher dans les descentes. C’est pas si dur !
À l’année prochaine dans les Pyrénées ?
Anne-Fred
PS : maillot spécial du meilleur mécano pour Philipp (Vélos-Max) qui a réussi à transformer mon hummmm… vélo ? (et encore vu l’état des pneus et des câbles je ne suis même pas sûre que l’on puisse dire vélo) en une superbe bête de course !!

Note : dès que tu as des photos (non prohibées….) merci de m’en envoyer quelques unes .
Bravo Anne Fred. Les filles sont top aux cyclos de PLOEREN!! Dominique.H
Félicitations Anne Frédérique
Un grand bravo pour ce magnifique parcours à très bientôt sur les Rando de Ploeren.
Jean-Louis, ton binôme.
L'article paru dans OF le 27/07/2015, le lien : http://2015.cyclos-ploeren.bzh/?p=267